
COISNE Paul Gustave
Sergent (1887-1965)
Paul Gustave COISNE est né le 11 avril 1887 à Seclin, près de Lille. Il est de la Classe 1907 et son numéro de matricule au recrutement de Lille est le 2015. Il a accompli son service militaire à Saint-Mihiel, dans la Meuse, au 25e Bataillon de Chasseurs à pied, du 7 octobre 1908 au 24 septembre 1910, d'où il sortira avec le grade de Caporal, avant de rejoindre la Réserve au 16e BCP.
Il était ouvrier au chemin de fer quand la mobilisation l'a rappelé sous les drapeaux. Il a été incorporé le 3 août 1914 au 56e BCP, unité de réserves du 16e BCP.
Revenu dans la Meuse, cette fois autour de Verdun, il est de tous les combats avec son bataillon. Il est cité à l’ordre du bataillon le 14 avril 1915 : "A la campagne depuis l'entrée en campagne, n'a cessé de faire preuve du plus bel entrain, de rechercher les postes dangereux, de solliciter la faveur de prendre part aux reconnaissances et patrouilles". Il est nommé sergent le 1er février 1916.
Il appartient à la 8e Compagnie, commandée par le Capitaine HAMEL. En réserve aux alentours de la Ferme de Mormont lorsqu'éclate le terrible bombardement ennemi le matin du 21 février, il est envoyé, dans la soirée, avec les autres chasseurs de sa compagnie, pour occuper la ligne des "R" (Résistance) à hauteur de l'embranchement de la route Vacherauville - Flabas et de la route Vacherauville - Ville-devant-Chaumont, et se tenir prêt à renforcer les lignes Grand'Gardes au moment du besoin. C'est dans cette zone du Bois des Caures qu'il combattra toute la journée du 22 février, avant que soit donné l'ordre de repli.
C'est durant ce mouvement de retraite dont la progression se faisait de trou d'obus en trou d'obus que le sergent COISNE assistera aux derniers moments du Lt-colonel DRANT. Il vit son Colonel, au moment de sauter dans un trou d'obus, être touché à la tempe, faire un quart de tour sur lui-même, et l'entendit s'écrier "Oh! là, mon Dieu!" avant de s'abattre face à l'ennemi. Ce témoignage sera confirmé, mot pour mot, par la déposition du sergent Jules HACQUIN, du 59e, avec qui il s'est porté au secours de son Chef agonisant. Les deux sergents s'occupèrent à dégager les abords du trou de manière à tirer auprès d'eux le colonel qu’ils espéraient n'être que blessé, mais ils aperçurent qu'il avait le hoquet et que le sang lui sortait de la bouche. Deux, trois minutes après, les Allemands arrivaient et saisissaient les deux sous-officiers. Le colonel ne paraissait plus donner signe de vie. Pourtant les deux prisonniers voulaient le prendre sur leurs épaules. Les Allemands s'y opposèrent.
Fait prisonnier, il est envoyé au camp de Darmstadt puis au camp de Niederzwehren près de Cassel dans la région de Hesse-Nassau.
Libéré, il retrouve le Nord, le 22 janvier 1919 et se marie le 30 août de cette même année. De cette union, naitra 2 filles. Il travaille dans une brasserie comme valet de brasserie et terminera sa carrière comme contremaître à la brasserie Lobbedez-Ammeux à Vieux Berquin.
Il est resté dans la réserve territoriale du 43e Régiment d’Infanterie de Lille, jusqu’à la fin de ses obligations militaires.
Il décède le 11 octobre 1965.



