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Fond Chasseurs Driant

BARON Germain

"Enfant de troupe" (1900-1973)

Parmi les Chasseurs des 56e et 59e BCP, le lt-colonel Driant avait accueilli un jeune garçon : Germain Baron. Celui-ci était apprécié des Chasseurs, et on peut le voir, sur de nombreuses photos, suivre son colonel lorsqu'il visitait ses hommes.

Le jeune Germain est né le 6 juillet 1900 à Saint-Symphorien, en Indre-et-Loire, d'Eugène Henri Baron et Augustine Désirée Chedet. C'est son père, vigneron, et garde-voies de communication (GVC) durant la Guerre, qui nous renseigne sur les motivations du jeune garçon ; il écrit le 3 septembre 1915 au lt-colonel Driant :

"Mon Commandant, ayant vu sur les journaux qu'il n'était plus permis aux chefs de ne plus avoir avec les hommes de troupes aucun enfants, je vous prie donc mon commandant si toutefois vous voyez un inconvénient pour mon fils le petit Germain Baron de le faire rapatrier si cela est possible ou alors de le mettre en sureté soit dans un train sanitaire ou dans un établissement de la croix rouge mais toujours sous votre bonne garde. Cependant il aime le métier, il aime être avec vous aussi mon commandant je vous en suis bien reconnaissant que vous l'ayez pris sous votre direction. Cet un enfant qui aime beaucoup l'armée aussi dès les premiers débuts de cette maudite guerre il nous a été impossible de le retenir au foyer. Ses lettres me tranquilise et me donne beaucoup d'espoir de le revoir mais le hasard est bien grand, et cela serait aux yeux du public chez nous nous serions blâmable de ne pas l'avoir empêché de force vu que l'Etat n'en est pas responsable mais mon commandant je vous donne toute liberté d'agir vis à vis de lui mais si vous voyez qu'il y a un inconvénient de le garder avec vous renvoyez le chez nous ou placez le comme je vous le dit si cela peut se faire. Il ne veut plus vous quitter ni vos hommes non plus et cela ne m'étonne nullement il a toujours su se faire aimer partout où il est passer et il est intelligent est courageux. Je ne doute qu'une chose c'est l'état de sa santé. Je pense mon commandant que sa conduite ne laisse rien à désirer et il en serait autrement je vous prie de m'avertir aussitôt. Recevez mon commandant l'assurance de mon parfait respect." Eugène Baron

Cette lettre est doublement touchante quand on voit la confiance et l'estime de ce père pour son fils, et la confiance qu'il a dans le lt-colonel Driant pour en prendre soin. Elle nous renseigne sur les motivations du petit Germain, qui aime l'Armée, aime être parmi les soldats, et qui n'envisage pas de rester chez lui en pareil occasion. Le lt-colonel Driant a peut-être reconnu en lui l'adolescent qu'il avait été et qui avait vu passer devant chez lui les troupes allemandes victorieuses en 1870, rageant de n'avoir pas l'âge de prendre les armes.

A l'approche d'une attaque certaine sur le Bois des Caures, Driant renverra le petit Germain à l'arrière, à l'abri. Celui-ci fera carrière dans l'Armée après-guerre. Dès la fin de la guerre, à 18 ans, il écrit à la veuve du lt-colonel Driant pour lui demander une lettre de recommandation afin de pouvoir s'engager. En 1922, lorsqu'il épouse Caroline Bruckert, il est alors sous-officier au 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais. En 1945, il devient Maire du village où il réside, à Pocé-sur-Cisse, jusqu'en 1973.



BARON Germain
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