PETITCOLLOT Henri
Sous-lieutenant (1882-1916)
Henri Marie Emile Petitcollot est né à Reims le 12 avril 1882. Il entre à l'Ecole des Mines en 1905, où il marquera ses camarades par son grand dévouement et son amabilité souriante. A sa sortie de l'Ecole, il obtient un poste d'Ingénieur en chef aux Mines de Liévin. Il y laissera le même souvenir d'un homme d'une grande bonté, qui aimait son métier et les hommes de la fosse. Il se marie en 1911 et aura 2 garçons, Robert et Jean-Louis, avec son épouse, Simonne.
A la déclaration de guerre, il rejoint le 16e Bataillon de Chasseurs à pied, avec le grade de sergent. Il combat d'abord à la frontière de la Belgique, puis prend part à la retraite d'août 1914 au cours de laquelle il doit être évacué en raison de problèmes de santé. Aussitôt rétabli, il demande à repartir au front et, début septembre 1914, il rejoint le 56e Bataillon de Chasseurs à pied, autour de Verdun, affecté à la 9e Compagnie. Payant de sa personne, avec le même dévouement dont il a toujours fait preuve, et donnant des exemples de bravoure, il est rapidement promu au grade d'adjudant. Son bataillon comptant un certain nombre de mineurs, originaires du Nord, Petitcollot les prit immédiatement en affection, ne cessant de les encourager, de les secourir au besoin, et aussi de tirer de ces natures parfois difficiles tout ce qu'elles peuvent rendre; et dans leur simplicité touchante ses hommes avaient, comme autrefois ses ouvriers des mines de Liévin, un véritable culte pour lui.
Au début de 1915, Petitcollot, très éprouvé par les fatigues d'un séjour presque ininterrompu dans les tranchées, devint sérieusement malade et dut être évacué à Nice. Il y resta quelques mois. Souffrant de son inaction et de ne pouvoir faire son devoir, il demande à reprendre du service actif et obtient de rejoindre Driant qui le fait nommer sous-lieutenant et le prend comme adjoint pour ménager sa santé fragile.
Dès le début de l'attaque, le 21 février 1916, alors que sa place était normalement à l'arrière, Petitcollot se débrouille à la première occasion pour rejoindre son colonel à son poste de commandement. C'est là que, quelques heures après, il sera victime d'un obus allemand tombé sur un abri et aura la colonne vertébrale brisée. La veille de l'attaque, le 20 février, il évoquait avec l'aumônier du Bataillon la mort du mineur, qu'il admirait. Ce fut aussi la sienne, dans l'effondrement de son abri. Alors qu'il agonise, il a auprès de lui le lt-colonel Driant, profondément attristé du sort de son adjoint et ami ; le mourant lui remet son alliance, priant son chef de la remettre à son épouse. Petitcollot sera évacué vers l'arrière, et arrive à l'Hôpital de Baleycourt vers minuit, n'étant porteur d'aucune pièce mentionnant son régiment et son grade, et n'ayant pour vêtement qu'un pantalon d'homme de troupe; il y décèdera le 22 février à 2 heures du matin et sera inhumé au cimetière de Baleycourt, situé contre le Bois des Sartelles.
Il recevra la citation suivante pour son comportement courageux : "Le sous-lieutenant Petitcollot, Henri Marie Emile, du 56e bataillon de chasseurs, adjoint au lieutenant-colonel commandant le groupe. Très brillant officier, possédant les plus belles qualités militaires. A rejoint le commandant du groupe de chasseurs à travers un tir de barrage très violent. A été blessé très grièvement".
Petitcollot et son épouse s'étaient liés d'amitié avec le couple Driant. Sa veuve entretint longtemps une correspondance avec Mme Driant, après la disparition des deux hommes, mais ne se remettra jamais de la perte de son époux.
En 1918, ses anciens camarades de l'Ecole des Mines rendirent un vibrant hommage au sous-lieutenant Petitcollot, saluant son parcours et ses profondes qualités humaines.